
Parfois les mots ne vous demandent pas votre avis. Ils pointent le bout d'une voyelle et vous consonnent aux oreilles en vous suppliant de ne point les laisser reposer en paix au fond des méandres des limbes. Pour ce faire, les crayons se taillaient et le papier se couchait. Les formes curvilignes naissaient alors associant les ponts et les déliés, les pleins et les bâtons. Aujourd'hui, tout est plus policé, tout est plus normé et normatif et le dématérialisé se gausse du papier et des encres qui le noircissent. Les petits claviers et les grands ont pris le pas sur la plume et l'encrier, même le bic est désuet. Sans délaisser la matérialité graphique, tout en m'approchant du goût du jour, j'ose le partage en proposant aux mots de prendre vers au pied de la lettre. Ces mots-là habitent mes jours et ont vu le jour en déroulé de vie, pied à pied, comme pour témoigner.